LE SURSAUT!

"L'APPEL AU MONDE KAMIT POUR UN CHANGEMENT DE PARADIGME INTELLECTUEL: REVENONS AU PARADIGME INTELLECTUEL DE NOS ANCETRES, LE SEUL, L'AUTHENTIQUE, NOTRE VERITABLE MAISON, L'UNIQUE SOURCE DE NOTRE SALUT, LA CLE DE NOTRE UNITE ET DE NOTRE EPANOUISSEMENT, LE TRAIT QUI NOUS RECONNECTE AUX TROIS DIMENSIONS DU TEMPS: LE PARADIGME INTELLECTUEL KAMIT(PIK)"

dimanche 27 septembre 2015

Paroles libres des Bassa Kama


Par Tchibouela Makosso

K2 : Le Président François Hollande a déclaré récemment que « la France tient à certains principes, ceux qui ne les reconnaissent pas n’ont pas vocation à y rester », que peut-on en tirer comme conséquences ?

K1 : Il est toujours important et essentiel en général, de rappeler les fondations d’un Etat, d’une société, d’une famille, d’un individu…Ces fondations sont les repères autour desquels s’élaborent les idéaux, des projets, la marche de la société et l’affirmation de son identité. Il est donc louable que le Président de la République Française fasse ce rappel. Cependant, il y a d’un côté la lettre et son esprit, et de l’autre, la pratique.  Et, c’est la pratique qui en définitive est le juge ultime de la cohérence entre les Hommes et les principes qu’ils sont censés incarnés.

K2 : Est-ce qu’il y a accord entre le discours et la pratique de la France puisqu’il s’agit d’elle?

K1 : Malheureusement, il est des pans de cette même France qui prennent à défaut cette image sémantique, ce discours, cette vitrine dont se réclame la France. En effet, en considérant par exemple, la politique étrangère de la France, notamment, avec les Etats qui furent ses ex-colonies à Tikama, celle-ci ternit à bien d’égards lesdits principes. Des principes qui ont tant suscité et suscitent encore de l’admiration à l’extérieur de la France…

K2 : Que constate-t-on à ce niveau ?...

K1 : En France, les Français y sont libres dans le choix de leurs Dirigeants. L’alternance politique s’y opère selon les aspirations du peuple français du niveau local à la magistrature suprême. La vie politique s’y déroule sans en arriver à des guerres fratricides mettant en jeu les forces de l’ordre contre la population. De nombreux leviers prévus et garantis par la Constitution permettent aux Français de participer librement à la vie associative, syndicale et politique sans avoir à craindre de leur vie. Les forces de l’Ordre quant à elles, y sont à leur place. Les Dirigeants politiques s’efforcent d’apporter des réponses aux préoccupations des populations et de l’Etat. Bref, la dimension politique pour se restreindre qu’à celle-ci, fonctionne au sein de la société française, selon les mécanismes  de la Constitution française…

K2 : Ce qui est une bonne chose, convenons-en, si j’ose m’exprimer ainsi…

K1 : Oui…Mais, on constate que cet idéal que cultivent les Gouvernants Français sur leur sol est battu en brèche hors des frontières Françaises. Les Gouvernants français se transforment en des véritables freins d’épanouissement des autres peuples. La dernière preuve nous est donnée par le cas du Congo-Brazzaville.

En effet, Monsieur Denis SASSOU NGUESSO, Président du Congo prît dans son propre piège (limitation à 2 mandats présidentiels) de la Constitution qu’il mit en place, après son sanglant coup d’Etat qui l’emmena au pouvoir, avec la complicité de la France du Président Jacques CHIRAC, s’est lancé dans une démarche de changement de la Constitution pour rester au pouvoir advitam aeternam. Une démarche qu’il a construite autour d’une fallacieuse consultation du peuple Congolais via des Dirigeants politiques, associatifs,….   

Voilà donc, ce Président, dans la dernière année de son deuxième et ultime Mandat annoncer au peuple Congolais et à la l’opinion internationale dans un Message enregistré et diffusé le 22/09/15, l’organisation d’un Référendum visant à changer la Constitution !

La Constitution sur laquelle il prêta serment devant le peuple Congolais de respecter, interdit explicitement de modifier l’article relatif à la limitation des Mandats à la tête du pays. Cette même Constitution dite de 2002 définit par ailleurs, les champs qui peuvent faire l’objet de révisions éventuelles. En ce sens, elle est suffisamment balisée pour prévenir les tripatouillages. De plus, le Congo ne se trouve pas en face d’une crise de fonctionnement de ses institutions, lesquelles accordent les pleins pouvoirs à l’actuel Président et font de lui, le seul et principal comptable de la gestion du pays.

Or, on constate que son entêtement à poursuivre son projet de changement de la Constitution vient aussi du Sésame qu’il a obtenu relativement récemment du Président Français, lors de sa dernière visite en France en juillet dernier. Au cours de celle-ci, comme il a été rapporté par le Journaliste de l’hebdomadaire Jeune Afrique, Monsieur François SOUDAN, Monsieur François HOLLANDE a conseillé Mr Denis SASSOU NGUESSO d’entourer son projet d’évolution des institutions (y entendre, changement de la Constitution) de son pays d’un consensus maximal ! De qui se moque-t-on ?

Comment est-ce qu’un Président Français, au demeurant, attaché aux principes fondateurs de la France dont il en a fait le rappel cette semaine, se permettre de soutenir un projet violant la Constitution d’un Etat, conduit par un Dirigeant GENOCIDAIRE, CORROMPU et CORRUPTEUR, PILLEUR des richesses de son Etat, INCOMPETENT, DISCRIMINANT sa population en les UNS (dont il fait partie) ET LES AUTRES,… ?

Les souffrances du peuple Congolais soumis à une implacable dictature laissent-elles indifférent le Président Français, Monsieur François HOLLANDE ? Les sacro-saints principes de la France se sont-ils brisés sur l’écueil du Congo ?!...

K2 : On y voit donc, une double attitude, un double langage de la France officielle : Le langage en interne, mielleux, humaniste et universaliste et, le langage externe qu’ignore la majorité des Français, où tous ces nobles principes sont alors foulés des pieds. Une telle attitude que certains pensaient révolue fait-il poser la question de la valeur de la vie d’un Congolais face à celle d’un français aux yeux des autorités françaises ? N’a-t-on pas vite fait d’y voir la survivance d’un paradigme de hiérarchisation sociale, raciale où la vie d’un Noir ne valait pas grand-chose ? Ou bien, ne compte aux yeux de la France que la sauvegarde de ses propres intérêts au mépris de ceux des autres, en l’occurrence dans ce cas, Congolais ? Ou enfin, y’a t’il autre chose ?

K1 : Disons simplement, seul le cours des évènements nous en apportera la vraie réponse. Cependant, cette posture de la France ne restera pas sans suite dans les relations entre le Congo et la France pour ne rester que sur le cas du Congo. On sait aussi, que ce qu’il se passe au Congo, est suivi par le reste de l’Afrique. Donc, les conséquences peuvent s’étendre au-delà du Congo.

K2 : En parlant de conséquences, la requête de création de l’Etat du Sud Congo du 14/04/2014 adressée à l’ONU le 30/04/14, trouve-t-elle une justification supplémentaire avec l’annonce du Référendum ?

K1 : Absolument. Rappelons d’abord que cette requête fut justifiée par la nécessité d’offrir un espace de protection et d’épanouissement aux populations du Sud Congo contre la politique génocidaire de Monsieur Denis SASSOU NGUESSO qui a créé par ailleurs de fait, son Etat du Nord Congo ayant Oyo pour Capitale.

En annonçant la tenue de son référendum contre les dispositions de sa propre Constitution taillée sur mesure, Monsieur Denis SASSOU NGUESSO vient de révoquer complétement ladite Constitution. Ainsi, les articles faisant état de l’intégrité et l’indivisibilité territoriales tombent en désuétude :

Le Congo devient divisible. Par conséquent, aucune Nation, aucune institution ne pourra s’opposer à la partition du Congo.     

K2 : Finalement, vu ainsi, la posture de la France est du pain béni pour la scission du Congo en deux Etats ?

K1 : Oui. Entrainé dans son obsession à se cramponner au pouvoir, Denis SASSOU NGUESSO vient d’offrir sur un plateau d’or fin, tous les justificatifs de création de l’Etat du Sud Congo !

 

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