Par
Tchibouela Makosso
Quelle
époque formidable que celle en cours ! Pendant des décennies, les
subtilités de la politique de la France avec ses Ex-colonies relevaient du
non-dit, de l’opacité, de l’inaccessible. Il fallait être dans le saint des
saints pour savoir comment se déterminait le sort funeste du Monde
francophone Mu Kama à Paris. Dorénavant, le
voile s’est déchiré : Plus personne ne dira qu’elle ne sait pas !
Véritable
Tsunami en cette date du 21/10/15 où le Président français, François Hollande,
s’est fendu d’une déclaration sur le Congo lors de la conférence de Presse
consécutive à la visite du Président Guinéen en France. Une déclaration qui
s’est faite sur fond d’insurrection civile au Congo émaillée de plusieurs morts
et blessés causés par les forces de l’ordre à la solde du pouvoir de Denis
SASSOU NGUESSO.
C’est dans
ce contexte de vive tension où le peuple Congolais éprouvé et se battant pour
se débarrasser d’un pouvoir tyrannique, génocidaire, corrupteur/corrompu,
incompétent, régressif et discriminant que le Président français s’est laissé
aller à dire que : « Le Président Congolais peut consulter son
peuple, ça fait partie de son droit. Et, le peuple doit y répondre…»
Le Président
français n’a eu aucune empathie pour le peuple Congolais, ses victimes. Le
discours Droits-de-l’Hommiste auquel on aurait pu s’attendre du Président
Français était aux abonnés absents. Aucune indignation de la part du reste de
la classe politique française ne s’est levée face aux propos de François
HOLLANDE !
Conséquence :
La France s’est fracassée sur les cataractes du Congo et a perdu toute
dignité de faire des leçons Droits-de-l’Hommiste aux autres !La seule
chose qui importait au Président français fut de reconnaitre à ses yeux, la
légitimité de la démarche de Denis SASSOU NGUESSO.
Mais à quel Droit
se réfère François HOLLANDE pour accorder une once de légitimité à SASSOU
NGUESSO Denis d’organiser son Référendum de changement de la Constitution dès
lors que la même Constitution, socle de légitimation de toute action politique
et civile le lui interdit explicitement ?!
Aucun Droit
ne permet de justifier la démarche de Denis SASSOU NGUESSO. Le propos du
Président français relève de la pure irresponsabilité et légitime l’illégalité
totale de l’action du Président Congolais. La responsabilité française dans le
cours des évènements au Congo est engagée.
Loin d’être une
surprise, cette forfaiture du Président français où la vie des Congolais est
méprisée est en accord avec sa posture rapportée par François SOUDAN. La
nouveauté étant que cette posture de la France est publiquement et
explicitement exprimée. Par François HOLLANDE, la France vient de se révéler au
grand jour : C’est elle, la France, qui choisit au nom de ses intérêts,
les Chefs d’Etat en Afrique francophone !
Ces Chefs d’Etats
qui de par leur mauvaise politique de gestion sociétale affament, assoiffent
les Africains, tuent les Africains, brident leur épanouissement et leur
liberté, les font jeter sur les routes de l’exil à travers mers et déserts, cultivent
l’image d’une Afrique démunie et vouée à l’assistanat international et exposent
les Africains aux souffles du racisme et de la Xénophobie.
Cependant,
ces Chefs d’Etats excellent dans la défense des intérêts de la France et font
de ces Etats des zones assujetties à la volonté de la France, des Etats
colonisés et esclaves !
C’est la
France qui est la cause, par ses marionnettes assurées de sa protection, des
malheurs des Africains de l’Afrique francophone !
La France
n’aime pas et ne veut pas voir les Africains jouir d’une vie épanouie et libre
sur leurs propres terres en Afrique. La France est le malheur de l’Afrique
francophone !
Dès lors
qu’il n’y a plus place à l’ambiguïté, les Africains ou tout au moins les
Congolais doivent en tirer des leçons.
Il faut dire
qu’en matière d’ambiguïté, la classe politique française sait s’y prendre mais
pas forcément à merveille. La dernière preuve nous a été donnée par la réponse
du Parti socialiste suite au tollé suscité par la déclaration du Président
français.
En effet, le
Parti Socialiste reconnait lui aussi au Président Congolais le droit
d’organiser son référendum. Mais émet des réserves quant à l’objet et la forme
de cette consultation !
Or, que ce
soit sur la forme ou sur le fond, le référendum de changement de la
Constitution est irrecevable. On ne peut plus dans ces conditions, comme il fut
déjà dit auparavant, reconnaitre à Denis SASSOU NGUESSO le droit d’organiser un
référendum de changement de la Constitution qui plus est à moins d’un an de la
fin de son ultime Mandat présidentiel. Le Parti Socialiste autant que le
Président Français donc la France devient complice du pouvoir tyrannique,
génocidaire, corrompu/corrupteur, incompétent, discriminant de Denis SASSOU
NGUESSO.
Autant
SASSOU NGUESSO Denis, la France doit rendre des comptes au peuple Congolais pour
les atteintes dont il en est victime.