Par
Tchibouela Makosso
K2 : Le Monde semble être dans une forme
de normalité quasi léthargique, inhibant le sens du discernement. Inquiétante
situation n’est-ce pas ?
K1 : Nous fîmes déjà mention dans nos échanges
d’une forme de renoncement d’un grand nombre à travers le Monde, d’user de
leurs droits naturels et de leur capacité du libre arbitre tant pour tendre
vers les réalités ultimes que, pour se débarrasser des pesanteurs qui
compromettent la Vie, la fraternité et la solidarité.
Hélas, cette
normalité « anormale » est là depuis des lustres. Elle a su prendre
le contrôle de l’aspiration légitime de l’Homme à la stabilité. L’Homme a
besoin de constantes pour y bâtir son existence. Cette constance est gravée en
nous et autour de nous dans notre environnement. Cet élan de l’Homme
de rechercher la stabilité est aussi en soi générateur d’une dynamique de Vie,
dont la finalité est de nous asseoir sur les réalités ultimes.
K2 : Malheureusement, tel n’est point le
cas…
K1 : Oui. Car, pour bon nombre, l’effort
d’aller au-delà de ce qui leur est proposé comme une offre de stabilité et de
normalité, ne leur parait plus nécessaire dès lors qui leur semble d’être
arrivé à bon port de leur quête. Toute la subtilité de ces offres (spirituelle,
politique, économique, culturelle, sociale) et des stratégies engagées pour les
pérenniser est d’apparaitre comme étant l’alpha et l’oméga afin d’étouffer
toute velléité d’aller au-delà du voile.
Ainsi, on va
parler des conséquences de l’immigration pour justifier la définition de nouvelles
politiques sur l’immigration sans se référer aux véritables causes de
celles-ci, à ceux qui en sont à l’origine de cette même immigration. Or, dans
ce domaine, ce sont les politiques des uns, leur approche des relations avec
les autres, leur vision de l’existence, leur volonté de domination qui sont le
malheur des autres et jettent sur la route de l’exil et de l’existence
précaire, femmes, hommes et enfants.
De même, on
va parler de lutte contre le terrorisme en oubliant d’assumer les
responsabilités dans l’émergence des courants qui sèment cette même terreur. Sur
ce tableau, il est maintenant sous-entendu la notion de guerre perpétuelle
contre l’intégrisme islamiste. Cette guerre perpétuelle va engager le Monde
dans une longue période d’insécurité extrême, qui autorisera la mise en place
de dispositifs législatifs et juridiques, destinés à contrôler la liberté
individuelle et donc collective. On peut multiplier ainsi les exemples.
K2 : Dans la description que tu viens
d’effectuer, y’a-t’il encore une différence entre les Etats dits démocratiques
et ceux sous le joug de dictature ?
K1 : Dans les deux cas, le libre-arbitre
du peuple reste le Graal à conquérir en vue du contrôle de sa liberté. De ce
point de vue, il n’y a pas de différence fondamentale entre les deux statuts
d’Etats. A l’allure où vont les évènements à travers le Monde et les finalités
qui se profilent à l’horizon, tout se passe comme si, même les Etats sous
statut démocratique tendent inexorablement vers le statut dictatorial. Mais à
pas feutrés. Car, dans une démocratie qui veut mettre sous coupe réglée le
libre-arbitre du peuple, l’approche y est plus subtile : profiter de
l’occurrence d’un évènement pour cueillir tel un fruit à maturité, le
libre-arbitre du peuple. Comme on peut l’imaginer, sous une démocratie les
évènements tant espérés pour emmener des changements au sein du peuple peuvent
malheureusement être réalisés sous faux pavillons.
Le recours
aux faux pavillons est aussi légion dans les dictatures tant pour se
débarrasser d’opposants que pour soumettre un peuple à des contraintes.
Les Nazis
par exemple, pour justifier le déclenchement de la guerre contre la Pologne,
n’hésitèrent point à fomenter un coup où ils prirent eux-mêmes le contrôle
d’une station de Radio allemande en se faisant passer pour des Polonais
narguant le pouvoir allemand.
K2 : En somme, si on contrôle le
libre-arbitre alors on contrôle aussi la liberté d’un Individu et partant celle
de la société, n’est-ce pas ?
K1 : En grande partie, oui. Mais,
heureusement, il subsiste toujours en l’Homme une part de son être le plus
profond prédisposée à un ailleurs, à d’autres éventualités, d’autres choix et
qui se nourrit d’espérance !
K2 : Peut-on considérer qu’en fin de
compte, engager une logique de contrôle du libre-arbitre et donc de la liberté
sera toujours vaine à plus ou moins long terme ?
K1 : Absolument, à défaut de transformer
les Humains en automates. Car, à plus ou moins long terme, des évènements
surviendront et prendront à défaut la dite logique.
K2 : Quels exemples peut-on en donner ?
K1 : Les exemples sont légions. En
matière de spiritualité par exemple, les trois religions de masse exercent un
contrôle considérable du libre-arbitre d’une bonne partie de la population
mondiale. Ces religions ont fait installer dans la conscience de leurs fidèles
la conviction selon laquelle, l’Orient est la terre originelle de la
spiritualité et de l’Homme. Et, pourtant, il a suffi de recourir à l’Histoire
de l’Afrique depuis la très haute antiquité dont la civilisation
Egypto-nubienne, pour découvrir la supercherie et le complot contre le Monde Mu
Kama et Tikama dont les livres supports de ces religions sont porteurs. Cela
sous-entend d’avoir fait le choix d’une quête de l’absolu spirituel, des origines
de l’Homme et de la civilisation.
Un autre
exemple à trait à la gestion des Etats Mu Kama à Tikama. Là aussi, l’échec
patent de ceux qui les dirigent, montre que d’autres choix sont possibles pour
sortir de la culture du fatalisme dans laquelle ont été inscrits le Monde Mu
Kama et Tikama. Des choix de rupture, du refus des logiques de Mort.
L’initiative de création de l’Etat du Sud Congo (ESC) en est une illustration.
Aussi,
faudrait-il à nouveau le rappeler, qu’au nom du triomphe de la Vie, d’autres
choix sont TOUJOURS possibles. Les Hommes ne doivent s’en priver d’y recourir. Car, LES HOMMES NE SONT PAS SUR TERRE POUR Y SUBIR
DES LOGIQUES DE MORT VOULUES PAR CERTAINS AU NOM DE LEURS PROPRES INTERÊTS
EGOÏSTES. IL FAUT SE REVEILLER ET FAIRE TRIOMPHER LA VIE !