Par
Tchibouela Makosso
K2 :
Revenons sur les ordres producteurs de mort et de vie que tu as déjà évoqués
dans notre dernier échange. Cette notion d’ordre sous-tend celle de l’emprise
ou pas de l’humanité sur le cours de son existence est-ce le cas ?
K1 :
Absolument. L’identification de l’ordre selon lequel fonctionne sa société
d’attache et au-delà celle de l’humanité ne peut se contenter de rester au
stade du constat, elle sous-tend la notion du choix. Et, donc, place chacun
d’entre nous dans une approche dynamique de l’existence.
K2 :
Mais, on constate au sein de l’humanité une sorte d’abandon, de renoncement,
d’approche existentielle plutôt passive loin de la dynamique que tu soulignes.
Tout semble se passer comme si, l’humanité renonçait à revendiquer ses droits
fondamentaux. Pourquoi est-ce ainsi ?
K1 :
L’ordre qui s’illustre sur l’humanité par la ruse lui a fait comprendre au plus
profond de sa conscience que son existence dépendait de la classe dirigeante
qui s’est imposée à elle. Or, cette ruse procède par le mensonge et la
manipulation de la conscience de l’humanité sur les réalités ultimes de
l’existence. Ainsi, l’humanité en est venue à se persuader qu’elle pouvait
céder son libre-arbitre à la volonté d’une élite salvatrice et éclairée. Cette
ruse subie par l’Humanité a atteint un point tel que certains se sont
marginalisés du cours de l’existence sociétale.
De sorte
qu’à titre d’exemple, on entend par exemple de la bouche de nombreux Congolais
de Brazzaville et pendant que la majorité de la population est privée de ses
droits fondamentaux existentiels, affirmer que l’argent et donc la richesse du
pays (Congo) appartient à SASSOU NGUESSO Denis ! Autrement dit, ces
Congolais ont légitimé par l’approche qu’ils se font de l’existence, de la
société sédentaire et de l’Etat, le vol, les détournements et les dérives
gestionnaires du pouvoir de SASSOU NGUESSO Denis ! Ils ont oublié ou n’ont
jamais considéré que cet argent et les richesses du pays sont des biens communs
dont ils doivent aussi en jouir et non des propriétés du Chef de l’Etat ! Ce
n’est ni plus ni moins qu’une abdication de ses droits fondamentaux
existentiels !...
K2 :
Mais cela reste malgré tout un choix !
K1 :
Oui. Mais, un choix ou des choix opérés sous l’impulsion du mensonge et de
l’ignorance. En France par exemple, le Premier Ministre Manuel VALLS s’est vu récemment
suite à son déplacement familial à Barcelone à bord des moyens (Avion Falcon)
de la République, obligé de s’engager à rembourser à l’Etat la contrepartie
financière du voyage de ses fils. Pourquoi ? Parce que le fait a été
découvert et que des voix se sont levées et y ont vues un abus d’usage d’un
bien commun. Guider par la Connaissance, il y a donc eu dans ce cas, le choix de
réaffirmer des principes directeurs et fondateurs de l’Etat et de la société française.
K2 : Est-ce
à dire que nos choix peuvent relever ou être rattacher à des Ordres de Vie ou
de Mort ?
K1 :
Absolument. L’Ordre de vie produit l’équité, la justice, l’harmonie, la vérité,
encourage la société à se fonder chaque jour autour des réalités ultimes de l’Existence
au nom de la paix et l’épanouissement objectif et subtil de tous. Cela suppose
l’accès à la Connaissance, son appropriation et son affirmation, l’affirmation
des droits et devoirs qui en découlent.
L’Ordre de
mort, bien entendu, y est à l’opposé.
L’Afrique
vient d’ailleurs de s’illustrer à nouveau sur le terrain de l’Ordre de mort :
Omar el-Béchir qui a pris part au dernier sommet de l’Union africaine (U. A.)
alors qu’il est poursuivi par la CPI pour crimes de guerre, génocide est
reparti librement de l’Afrique du Sud, pays signataire de la convention de la
CPI.
La même CPI
s’abstient par ailleurs de poursuivre des Chefs d’Etats occidentaux à l’origine
de nombreuses déstabilisations dans le Monde. C’est encore une manifestation de
l’Ordre de la Mort. Et, il y a beaucoup à dire sur ces deux ordres…
K2 :
Autant dire, que le fonctionnement du Monde fourmille d’exemples qu’on a que l’embarras
du choix !
K1 :
Tout à fait. Encore une question de choix !