Par Tchibouela
Makosso
Il est une
limite illusoire dans laquelle se sont enfermés de nombreux Bassa Kama (Noirs)
telle une prison, la réalité actuelle. Une limite qui
annihile le sursaut vers l’épanouissement et la souveraineté et installe le
Monde Mu Kama dans la passivité et la dépendance à l’ailleurs
(Occident/Europe,…), l’extérieur de Tikama. De nos jours, le Monde Mu Kama
(Noir) dans sa diversité à Tikama (Afrique) s’est retrouvé circonscrit à
l’intérieur des espaces dont les frontières n’émanent point de sa volonté mais,
imposées par l’extérieur (l’Occident/Europe).
L’illusion
entretenue auprès et au sein du Monde Mu Kama lui fait croire que cette réalité
n’est point transcendante et relève du cours normal de l’existence. Et, donc, elle
est en soi, la référence et l’unité primordiale où l’on peut s’autoriser tous
les déploiements ! Tout se passant comme si, le Monde Mu Kama dans sa
diversité n’avait jamais eu un quelconque parcours auparavant ! C’est
équivalent à croire que le Monde Mu Kama n’a jamais existé auparavant ! On
baigne ainsi dans l’approche de Kant, l’Afrique anhistorique !
Dans son
expression, cette réalité s’évertue à montrer au Monde Mu Kama qu’il ne
s’appartient point et n’a aucune emprise sur son destin, son espace et sur les
fondations de son existence. Qu’il ne peut prétendre à quoi que ce soit qui ne
relève de la volonté de ceux qui tiennent entre leurs mains son sort.
La France en
maîtresse illusionniste bride l’expression des droits naturels des peuples constituant
de nos jours 14 Etats dits francophones, depuis la Conférence de Berlin de
novembre 1884-février 1885. Une conférence qui ne fut que l’aboutissement de la
dynamique enclenchée par Léopold II, roi des Belges, les 12, 13 et 14 septembre
1876 à Bruxelles en fondant l’AIA (association internationale africaine). Cette
association qui se donna pour objectif de dépouiller ’’les africains de leurs droits
naturels sur leurs territoires’’ !
Partant de
cette illusion devenue le contenu de son existence, le Monde Mu Kama s’est
placé dans un attentisme affligeant, qui défie le sens commun !
Voilà un
peuple censé avoir compris ’’ce qui lui est tombé sur la tête’’
mais, s’obstine à l’accepter tel un sort !
Dans le
courant de ce mois de janvier 2019, pour une fois, des dirigeants Européens en
l’occurrence italiennes, ont décidé face à l’arrivée massive de vagues de migrants
africains traversant la méditerranée pour
rejoindre l’Europe au péril de leur vie, d’accuser la France d’en être la cause
en raison de sa politique colonialiste en Afrique.
L’Italie par
ses nouveaux dirigeants, accusent la France de piller 14 Etats africains via le
franc CFA qu’elle mit en place en 1945. Ce faisant, elle les empêche de se
développer. Un journal allemand chiffre ce pillage à 400 milliards d’euros par
an, que ces 14 Etats versent à la France au titre de la dette coloniale ! A
ce tribut, s’ajoutent l’obligation des dits Etats à laisser leurs réserves d’échanges
à la Banque de France et les accords qui autorisent à la France d’avoir un
droit de préemption sur les ressources des dits Etats ! Ce pack colonial en
raison du nombre d’Etats africains impliqués fait de la France, le pillard
numéro 1 de l’Afrique ! Du vol de haut vol !
La France n’est
qu’un cas auquel il faut joindre les autres Etats européens qui complotèrent
contre le Monde Mu Kama en 1876 à Bruxelles et, qui se sont octroyés par le
mensonge et la ruse, des droits sur le Monde Mu Kama à Tikama (Afrique).
Or, cette
dénonciation n’est point une nouveauté. De nombreux Bassa Kama n’ont pas
attendu les Italiens pour dénoncer cette colonisation qui n’avait jamais fini
et appeler les Africains d’y mettre fin. Loin de se limiter qu’au CFA (la
monnaie/finance), c’est tout le socle par lequel s’exprime cette colonisation
qu’il faut BRISER ! Elle couvre tous les champs sociétaux allant de la
spiritualité au social en passant par l’économie, la politique, la culture.
En arrivant
à Tikama au 18ème siècle, les explorateurs Anglais Speke et Burton lancés
à la recherche de Livingstone, décidèrent de débaptiser en lac Victoria le
grand lac africain du Centre de l’Afrique dont ils s’enquirent pourtant le nom véritable,
Ukéwéré auprès des autochtones. Cet acte comme tant d’autres que les Européens
commirent à Tikama, furent voués à symboliser le rapt et le meurtre de la
Mémoire du Monde Mu Kama, la prise de contrôle du Monde Mu Kama. Telle est la
portée qu’ils tentèrent de leur conférer !
Rétablir le
nom Ukéwéré, c’est participer à la restauration, réhabilitation et à la
Renaissance du Monde Mu Kama. C’est donc un appel à la RENAISSANCE, un ORDRE
dicté par le SURSAUT DE SURVIE auquel doit OBEÏR le Monde Mu Kama !