Par
Tchibouela Makosso
K2 : Il serait intéressant que tu nous
expliques comment la France en tant qu’Etat attaché aux principes fondamentaux
qui garantissent les droits de l’homme peut-elle freiner l’expression légitime
des Sud Congolais à l’autodétermination ?
K1 : Excellente question !...En
effet, il est requis de clarifier cette situation. La recherche des réalités
ultimes nous emmène à découvrir une réalité particulière qui passe inaperçue
aux yeux de la majorité du public. En fait, la France s’est construit sous les
apparences d’une République un véritable Empire. L’Artisan de cette œuvre n’est
rien d’autre que le Général Charles De Gaulle avec sa Constitution de 1958 qui
fit naitre la Vème République.
A travers la
Constitution de 1958 et notamment la première révision constitutionnelle qui
s’ensuivit le 04 Juin 1960, juste avant les indépendances accordées par la
France à ses ex-colonies, le 11/08/1960 (Tchad), 13/08/1960 (Centrafrique),
15/08/1960 (Congo) et 17/08/1960 (Gabon), la France posa les bases de la
naissance d’un regroupement nouveau de Territoires appelé La Communauté (Art. 1),
de laquelle ne pouvait plus s’en éloigner (Art. 76) les nouveaux Etats
ex-colonies.
Les nouveaux
Etats Africains au sein de la Communauté y sont placés directement sous
l’autorité du Président Français (Art. 80).
A cette
Communauté, il lui fut défini un champ de compétences (Art. 78) qui comprend la
Politique étrangère, la défense, la monnaie, la politique économique et
financière commune ainsi qu’à celle des matières premières stratégiques, la monnaie
(dont le CFA), l’Enseignement supérieur, l’organisation générale des transports
extérieurs et communs et des télécommunications…
K2 : …Mais, excuse-moi de t’interrompre, tout
en te demandant de ne pas perdre le fil de tes idées, on n’a jamais entendu
parler de cette Communauté ! Comment les anciennes colonies françaises d’Afrique
se sont-elles lier pour former cette Communauté ?
K1 : En effet, pour de nombreux Africains
et même pour la majorité des Français, l’existence de cette Communauté fut et est
quasiment inconnue. A la différence des Britanniques avec leur Commonwealth qu’on
entendait et qu’on entend souvent parlé, la Communauté française d’Afrique joue
dans l’anonymat total. Et, pourtant ces effets aux conséquences immenses imprègnent
le cours de l’existence des Africains concernés par cette organisation !
Pour en
arriver à l’émergence ou la mise en place de cette Communauté, les peuples
Africains colonisés par la France autant que la Métropole furent appelés le 28
septembre 1958, à se prononcer sur la nouvelle Constitution proposée par le
Général Charles De Gaulle.
C’est l’approbation
de celle-ci par les Africains sans la Guinée-Conakry qui elle la rejeta, que
les Africains s’allièrent à la France et que naquit la Communauté. Dès lors,
ces Africains-là allaient vivre sous la loi de cette Constitution en ses dispositions
qui les concernaient…
K2 : Est-ce donc l’existence de cette
Communauté qui serait de nature à être un frein qu’utiliserait la France contre
la création de l’Etat du Sud Congo ?
K1 : En effet, les Africains ne mesurent
pas 58 ans plus tard les conséquences de ce choix et, nous aurons l’occasion d’y
revenir prochainement. Nous avions échangés dernièrement sur la lenteur de
reconnaissance de l’Etat du Sud Congo (ESC) alors que la démarche remplit en soi
toutes les conditions. La raison fondamentale à ce blocage vient de l’existence
de la Communauté. Car, tel qu’il est stipulé dans la révision constitutionnelle
du 04 juin 1960, les nouveaux Etats Africains bien qu’indépendants ne CESSENT D’ÊTRE
MEMBRES DE LA COMMUNAUTE ! Autant dire, QU’ILS NE SONT PAS INDEPENDANTS AU VU DES COMPETENCES de la Communauté.
Ainsi, cette
Communauté sous la férule de la France, pays Membre du Conseil de Sécurité,
agit tel un Etat en Soi. Et, c’est au nom de cette qualité que la France peut
bloquer la naissance de l’ESC.
K2 : Finalement, il n’y a pas d’espoir de
voir naitre cet Etat du Sud Congo !...
K1 : Ô bien sûr qu’il y en a un !…
K2 : Lequel donc ?
K1 : La Constitution de 1958 fut un choix
proposé aux Africains et auquel ils se prononcèrent par la voie Référendaire.
Il EST DONC REQUIS DE REVENIR VERS LE PEUPLE, LE SOUVERAIN PRIMAIRE, LUI qui
OINT, ACCORDE LA LEGITIMITE et dans ce cas, celui du Sud Congo pour qu’il SE
PRONONCE PAR REFERENDUM, S’IL SOUHAITE OU PAS DE CONTINUER A VIVRE SOUS LA LOI
DE LA CONSTITUTION DE 1958. TELLE EST LA CLE non seulement pour les Sud
Congolais, mais aussi pour les autres Africains de sortir des limites à leur
développement que leur impose le choix fatal qu’ils firent le 28 septembre
1958.
K2 : Donc, pour ouvrir ou faire aboutir
de nouvelles perspectives, il faut d’abord abolir l’ancienne Loi ?
K1 : Absolument. La Renier. Les Africains
faisant parties de la Communauté française doivent d’abord revenir sur le choix
qu’ils firent pour appartenir à cette Communauté. Et, quand on regarde l’Histoire
moderne de ces Etats Africains, à aucun moment de leur parcours, la question de
la remise en cause de ce choix ne leur fut posée. C’est à cela que doivent œuvrer
les Partisans de la création de l’Etat du Sud Congo.
K2 : Par ailleurs, pourtant ces Etats
sont censés être indépendants, ils en vinrent même à adopter leurs propres
Constitutions !...
K1 : Oui. Car, la Communauté leur
reconnaît cette qualité d’Etat. Et, donc, ils peuvent adopter autant de
Constitutions qu’ils veulent. Mais, la Communauté à tout verrouiller ne
laissant quasiment pas de latitude d’expression à l’Etat en tant qu’entité en
soi. La Constitution française de 1958 prime sur celle des Etats Africains.
Ainsi, ces Etats ont une Constitution de base, celle de 1958 et des
Constitutions secondaires de façade qu’ils n’ont d’ailleurs jamais respectées.
Voilà pourquoi, un personnage tel que SASSOU NGUESSO Denis n’a jamais respecté
la moindre disposition de ses Constitutions !
K2 : Ainsi, donc, cette Constitution adoptée
en 1958 explique toutes les tragédies vécues par les Africains de la Communauté
française !
K1 : Pour la France, hélas et la
trajectoire suivie par les Africains depuis les indépendances factices l’atteste,
tant que les Chefs d’Etats Africains préservent la Communauté française d’Afrique,
ils sont assurés de la couverture française. Alors, ils peuvent s’adonner à toutes
les dérives possibles, la France et l’Occident resteront indifférents !
Voilà le drame actuel que vivent les Congolais du Sud sous SASSOU NGUESSO Denis
dans l’indifférence totale de la France !
A SUIVRE…
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