Les années
soixante virent la majorité des peuples africains accéder à l’indépendance
après une longue période qui conjugua esclavage et colonisation. Une expérience
aussi traumatisante aurait dû pousser les Africains d’en faire un bilan afin
d’une part, de comprendre ses tenants et aboutissants. Et, d’autre part, de
dégager les perspectives du nouveau « Vivre Ensemble » auquel ils
allaient dorénavant s’atteler à construire dans cette Afrique nouvelle.
En lieu et place d’un inventaire, les
Africains s’empressèrent de conforter l’émiettement de l’Afrique tel que le
réalisèrent les colonisateurs européens lors de la conférence de Berlin
(novembre 1884 à février 1885) : L’intangibilité des frontières héritées
de la colonisation fut reconnue et retranscrite dans les constitutions des
nouveaux Etats. De plus, toutes les aliénations qui affectèrent les peuples
Africains ne furent point remises en cause. Ainsi, la Franc-maçonnerie, le
Christianisme, l’Islam,…ne firent point du voyage de retour de ceux qui nous
les apportèrent.
Ces
aliénations et le cadre d’administration coloniale ayant subsistés à
l’indépendance, la voie aux dérives dans la gestion sociétale de l’Afrique
nouvelle fut alors grandement ouverte.
Très vite,
la course au pouvoir, à la place du Colon devenue vacante s’affirma comme la
préoccupation fondamentale des peuples Africains.
Dans cette
quête effrénée, le modèle du Colon en fut la norme.
Le
Colonisateur fut chez nous minoritaire. Et, pour asseoir son pouvoir, il en fut
le détenteur des leviers de la société qu’il contrôlait. Ainsi, il se retrouva
à la tête de l’administration, de l’appareil économique et des structures
socio-culturelles. Et, délégua aux locaux, des postes secondaires.
Autrement
dit, pour dominer un peuple, nul n’est besoin d’occuper toutes les strates,
seules les strates de responsabilité et la possession des compétences
suffisent. En procédant ainsi, les Colonisateurs marginalisèrent les locaux
dans l’acquisition des compétences supérieures permettant d’avoir part à
l’exercice du pouvoir. Et, donc, ils les rendirent inaptes à gouverner la
société qu’eux les colonisateurs vinrent bâtir.
Cette
recette fut mimée par les locaux. Et, elle est encore utilisée par les
ex-colonisateurs dans leur volonté de déstabilisation et de reprise en mains des
Etats africains.
Que voit-on donc sous nos jours
d’indépendance ?
L’indépendance
des peuples Africains devrait marquer dorénavant l’affirmation souveraine de
leurs propres choix et aspirations. Or, l’Occident, sans cesse en quête de
matières premières et de marchés a joué de la naïveté de certains Africains
pour continuer à bénéficier des largesses africaines sans la contrepartie
équivalente.
A cette fin,
l’Occident s’est toujours via sa politique du diviser pour régner, porter vers
les minorités. Aussi, retrouve-t-on à la tête de nombreux Etats africains des
ressortissants de minorités ethniques.
Pourquoi le choix des
minorités ?
Pendant son
règne de colonisateur, l’Occident usa de sa règle de discorde pour diviser et
asseoir entre les peuples dans les colonies, des différences qui n’en furent
pas au fond : Sud contre Nord, Est contre Ouest, valorisation sociale de
tel peuple aux dépens d’un autre, supériorité intellectuelle de tel peuple,…
A la sortie de la colonisation, les nouveaux
Etats apparurent telles des mosaïques ou des bric-à-brocs de peuples. Un tel
contexte fut propice à l’exacerbation de la concurrence pour l’accès au
pouvoir. Et, donc, offrait favorablement à l’Occident, un terrain de jeu où il
pouvait venir faire son marché de valets à ses intérêts contre ses services.
Promouvant d’un côté la démocratie, l’Occident prépare toujours par ailleurs d’autres
cartes (sujets africains acquis à sa cause) prêtes à être battues en temps
utile !
C’est alors
qu’entrent en scène, les minorités. Le peuple minoritaire ne faisant pas le
poids devant un peuple majoritaire, aurait tendance pour obtenir le pouvoir et
le conserver, à faire les concessions les plus importantes à l’Occident.
Cette
minorité pour conserver son pouvoir se met ensuite à marginaliser les autres
composantes sociétales : discrimination dans l’administration, l’économie,
l’armée et l’accès à la formation. Ainsi, comme il fut déjà dit bien avant, en
restreignant l’accès des autres à la gestion de l’Etat, élimine la concurrence
et rend de ce fait, les autres, inaptes au pouvoir.
En agitant par
ailleurs, le discours sur l’unité du pays et l’intangibilité des frontières
permet de verrouiller le dit pouvoir qui peut devenir très rapidement
assimilable à une dynastie, si les peuples victimes de discriminations ne
réagissent pas !
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